Talon pointe ?
Talon haut ?
Talon aiguille ?
Mais non Achille. T’es stressé du tendon ? Pas de filles avec nous cette fois ci dans notre itinérance sur la GTJ.
Juste du talon libre, ce sombre objet du désir permettant le mouvement parfait du télémark. Souple sur les chevilles et genou en avant, le bassin avançant pour amorcer le virage aval, tout en flexion…Enfin ça, c’est dans la description. Et on est loin d’être des champions. Quand bien même !
Juste 5 gars, seuls, pour parcourir la GTJ, la Grande Traversée du Jura. Enfin pas la totale non plus, hein! Car c’est 400km à pieds (Montbéliard > Culoz) et juste 100km en mode Ski de Randonnée Nordique (SRN pour les initiés) de Mouthe à Giron en 5 jours.
Sauf que mis à part Gilles et moi-même, les autres seront en ski de randonnée classique dont Jack avec des skis coupés, dont on pourrait croire qu’il les a piqué, la veille, à un petit écolier de la grande école en échange d’une baffe ou d’un pitou, moulage plastique des années ’80 🙂
La plupart aura patiné la trace enneigée avec les peaux qui parfois étaient les bienvenues. Dans les descentes aussi !
Jour 1 (19km/470m D+)
Trajet de Grenoble > Giron (Ain) puis taxi Roule ma Poule jusqu’à Mouthe.
Trace de ski de Mouthe > La Chapelle des Bois.
Le trajet en taxi s’est effectué pratiquement sous le soleil en traversant des beaux villages et villes (St Claude, Morbier, Bellefontaine). Le taxi nous dépose au foyer de ski de fond à la source du Doubs et bien naturellement, à Mouthe, ce n’est pas le froid qui nous cueille mais le temps gris et le plafond bas. Mais comme on arrive du soleil, on est confiant dans le début de l’Aventure. Ça traine un peu pour se mettre en mode skieur et l’enfilage des chaussures de ski est moins aisé que des perles 🙂
Allez hop, on attaque une jolie piste et Stop. Photos, vidéo. On va en avoir des souvenirs pour nos EHPAD et copains de chambrée…
Un gars style musher avec 1 chien mais pulka au tirage, nous trace le chemin. Bon on ne le reverra plus. Faisait peut-être le tour du pâté de maison, aussi ?
On suit le marquage de la GTJ Raquette et pour l’instant c’est tout plat et facile, dans l’effort et l’orientation; à gauche, forêt dense dans la pente et à droite, grande plaine de neige sans traces. On ne peut pas se tromper sauf que le leader du groupe (ben oui, il était devant) enquille la piste qui monte en mode tractosore béberynatus (les peaux devaient chauffer ?) et empruntant les pistes de skating, on ne le reverra plus avant le gîte du soir …
On a bien essayé de crier, de s’égosiller, de smarphoner mais rien. Sourd comme un pot, lui qui glissait, sans un bruit, sur ses peaux super-vitaminées au fart non fluoré en direction du Liadet et l’animal sera arrivé une bonne heure avant nous.
Nous, on n’est pas perdu et on n’a pas peur. Les 4 vaillants (merci Bruno) repartent au labeur en suivant la GTJ des raquetteurs. De beaux passages en forêt, dans une trace parfois pas large qui, avec la neige souvent dure et les boulettes des marcheurs, devient un sport d’équilibre et de « bon » choix de trace. Vraiment sportif le SRN dans ces conditions, on réapprend à skier. Enfin, on travaille surtout l’équilibre 🙂
Un peu de fraicheur ventée et brume aux Champvents (ça ne s’invente pas) et on retrouve le soleil vers Chaux-Neuve, au lieu-dit le Lernier pour le casse-croûte du midi. Ensuite on alterne trace en forêt et chemin pour tomber, aux détours du Pré Poncet, sur 2 jeunes jurassiennes en mode « on n’a pas réservé d’hébergement pour la nuit mais on ne s’inquiète pas ». Ah jeunesse ennemie, aucun désespoir à cet âge, libre dans leur tête comme leur talon d’ailleurs. On a bien rigolé mais il a fallut les semer car l’heure avançant et le soleil déclinant, nous n’avions pas envie de finir à la nuit et de voir, par la même occasion, les lueurs vespérales de la plaine de la Chapelle et de la combe des Cives. N’empêche que ces petites jurassiennes, on en a parlé, à l’unanimité.
Quelque chutes plus tard et un bon bout de piste de skating en mode patinette et en peaux de phoque (sauf pour moi avec les Positrack BC80 à écailles), on atteint vers 19h le superbe gîte d’Hélène à la Chapelle des Bois.
On range le matériel en faisant connaissance avec notre gentille et sympathique hôte à qui on relate notre journée et on prend place dans notre appartement coquet, simplement spacieux et à l’ambiance chaleureuse. La douche chaude requinque les bonhommes. Certains soignent leurs pieds pendant que d’autres soignent leur ligne avec moultes étirements et mouvements de détente musculaire. D’ailleurs, à ce propos, nous avons eu une pensée (un flash même) pour David et Jonathan en plein étirements, à la grande époque des raids en VTT 🙂
Habillé chaudement, on traverse la route pour rejoindre les Clochettes du Risoux que nous avions réservé auparavant car la table est très prisée et le lieu, même en semaine, très courtisé (par les retraités 🙂 ).
On s’est régalé et même bien marré. Excellent repas, bière et vin du cru servie par la mignonne Cassandre, une ex-nageuse artistique (natation synchronisée) mais qui n’avait pas sa pince au nez, ni son sourire fermé bien que masquée comme il se doit. Bien marrante cette petite qui est venue faire la discussion quand on a commencé à échanger sur l’énorme différence des gains entre hommes et femmes dans le sport de haut niveau.
On réintègre le gîte pour une nuit calme et sereine qui permettra de récupérer physiquement. Je repasse le film de cette journée et ces belles rencontres avant de sombrer…
Jour 2 (21km/360m D+)
Trace de ski de la Chapelle des Bois > Les Rousses
Réveil plaisant (on n’est pas timing, on ne le sera jamais d’ailleurs) et petit déjeuner gargantuesque. Hélène nous aura vraiment choyé et on l’a remercie encore pour son accueil, entre autres. Le départ se fait sous un vent glacial et tempétueux. On passe à la superette pour faire le plein de charcuterie et fromage pour le casse-croûte du midi. Passage furtif au soleil au nord de l’immense tourbière locale (on n’a rien vu, tout est gelé et enneigé) et la montée nous fait du bien, on chauffe le diésel et heureusement car le Grand Risoux nous fait de l’ombre. Sur son contrefort ouest, en lisière et dans la forêt, le vent s’est calmé et l’on retrouve des sensations de plaisir en traversant la Madone et chez l’Aimé. Un gros raidar nous attend et il est temps d’enlever une couche. Mes compères graviront ce dré dans l’pentu en peaux et à pieds pour ma part, en portage. J’ai les peaux dans le sac mais je veux me faire la totale aujourd’hui 🙂
J’ai mal au pied gauche (quintus varus) et les Fischer doivent se faire aux pieds.
Regroupement au sommet au point 1281 IGN et on file sur un joli sentier (encore un!) forestier large de 50cm avec une accroche superbe qui permet un pas de patineur élancé. On rejoint chalet Gaillard (gîte et couvert possible).
2 possibilités s’offrent à nous : descendre le GR sur Bois d’Armont ou rester sur les crêtes (pistes de skating). Hélène était dubitative sur l’enneigement de la plaine d’Amont (10km de piste pour rejoindre les Rousses), du coup, après une votation éclaire, on décide de rester sur la crête et de manger un peu plus loin, calé plein Sud, au soleil régénérateur et dealer de vitamine D 🙂
En tous cas, ce tracé des crêtes est magnifique et on se fera doubler par des avions en skating. Le profil est majoritairement descendant mais comme c’est bien vallonné et que la piste suit le profil, le poussage bâtons est légion. Vers la fin, Bruno enlèvera les peaux pour espérer descendre un peu plus vite. Au détour d’un virage, le soleil me frappe de plein fouet et, sur ma gauche, une table n’attend que nous. Pause bière locale à la Loge à Ponard avec une serveuse bien marrante. (Évelyne, notre logeuse du soir nous affirmera que parfois elle n’arrivait pas à se lever et que le Ponard restait donc fermé 🙂 ).
Je veux bien la croire. On a même croisé une pâle copie de Rabbi Jacob avec son pouf sur la tête …
Final un peu merdique pour rejoindre les Rousses. On a manqué un bout de chemin mais franchement, on n’a rien vu. Un peu de marche à pieds dans le nouveau village puis on descend une combe pour mieux la remonter en face. Délivrance, on arrive à la maison d’hôtes « les Belluis ». Superbe accueil et très bel hébergement avec des décos toutes aussi belles les unes que les autres. 1 chambre de 3 et 1 chambre de 2 avec Jack. Détente des jambes, exercices David et Jonathan et le passage sous la douche italienne permet aussi de récupérer. Petite sieste réparatrice et on s’habille légèrement pour sortir dîner. La crêperie est contigüe aux Belluis.
Apéro (kir du pirate mais ce n’est pas du kir 🙂 ), crêpes salées, crêpes sucrées ou dessert et cidre pour conclure. Encore une bonne table. On ne tarde pas trop pour passer en mode léthargie et doigts de pied en éventail (pour ma part, la journée ce n’est pas la même).
Jour 3 (23km/430m D+)
Trace de ski des Rousses > Très le Crêt (Lajoux)
Réveil nature et petit déjeuner copieux (encore) en présence de notre hôte, charmante, souriante et avenante. Petits éloges sur la déco et notamment sur le plafond étoilé, sublimant une montée au 7ème ciel, au dessus du lit double de la chambre de 3 🙂
On remonte dans les chambres se préparer rapidement, on fait du pain (il reste des victuailles de la veille) et go to le départ. Au soleil, sans vent et avec une température « agréable ». Un peu bordélique pour trouver le « vrai » sentier raquette mais la direction Sud nous importe. On récupère la GTJ un peu plus loin et comme il va falloir monter sur environ 10km, je mets les peaux cette fois ci. C’est quand même bien agréable de prendre droit dans les raidars plutôt qu’en canard. Aux Cressonnières, la trace bifurque ouest pour passer aux pieds du Centre National de Ski Nordique et de Moyenne Montagne (CNSNMM) à la Joux Dessus (Prémanon). On aura croisé des jeunes en skating qui envoient la purée comme nous – dans l’ancien temps. Autant pour nous.
Bruno nous fera aussi remarquer que les jeunes, sur une double bosse, la passent dans la lancée. Une traversée de route plus loin, le tracé de la GTJ redevient plus sauvage et intime , serpentant au cœur de cette forêt accueillante, calme et sereine. On traverse la route au Boulu (parking et départ des pistes de fond) pour remonter sur le carrefour de la Frasse et le Goulet. La météo change, plafond bas, un peu de vent, ça bruine au loin proche, le mauvais arrive par le Sud. On casse-croûte en lisière de forêt, bien vêtu mais sans craintes. Il fait frais et si on mange avec les gants, suffit juste de ne pas se tromper avec le jambon (on ne sait pas, des fois, sur un malentendu !) 🙂
Il reste encore un peu plus de 10km mais on va rester sur la piste (il neigeotte et qqs nappes de brouillard occultent la visibilité) car le sentier en neige froide risque de nous faire perdre du temps. Profil vallonné, les bâtons servent souvent. Voire tout le temps. A la Sermangindre, un abri bois permet le regroupement et de grignoter un encas. Ça va, on est dans les temps, il fait moins mauvais et on arrive même à discerner Lajoux. Arrêt à la fromagerie pour faire le plein pour le lendemain midi. On serait arrivé un peu plus tard, le pain nous passait sous le nez car une matheysienne voulait tout nous piquer. Oh la salope 🙂
On rechausse (de toutes manières, on était sur la traversée de route) et il reste 1km environ pour rejoindre le gîte Nature. Bébert et Gilles finissent en portage sur la route. Nous, en aval de celle-ci, on skie, histoire d’aller jusqu’au bout de ce qui nous anime de cette GTJ.
Arrivée chez Christian Chevassus à l’Antoine, immense gîte, hyper chauffé grâce à une impressionnante « usine géothermique ». On passera une bonne 1/2h à visiter et à comprendre comment fonctionne ce système de géothermie. Christian à le verbe facile et du coup, on est moins con qu’avant. Prise en otage de la grande chambre de 5, chacun son espace, pas de lit double -Alors, heureux les 2 ?- 🙂
On passe à la douche et Bruno soigne sa plaie au talon « fragile ». Franchement, on s’étonne comment fait le garçon depuis 3 jours pour avancer, il faut dire aussi que Gilles lui prodigue les soins attentionnés avec même, un certain sens artistique dans le croisement des pansements … Chacun son ciel étoilé, hein, laide ou pas led, la nuit est toujours enchanteresse 🙂
Bon, on passe à table pour l’apéro et on entame la discussion avec les 2 hollandaises qui font la GTJ en raquettes. L’une d’elle parle très bien le français et du coup, chacun y va de sa petite histoire, intime ou pas, grave ou superficielle. Christian cuisine, les relents nourrissent notre appétit. Les assiettes arrivent, le vin aussi. Encore un excellent repas et une bonne table (la prochaine fois, on teste la fondue aux tomates, hein Gilles). Ensuite on prend le temps de vivre, d’échanger et Christian se joint à nous accompagné de 5 verres, histoire de goûter la liqueur de sapin, digestif léger et velouté mais rien de comparable à la Chartreuse car moins liquoreux (40° contre 55°). Très très bon cette liqueur au sapin.
Il est temps de passer en position horizontale, la nuit sera douce et confortable. Mon lit est placé dans une alcôve, il fait chaud, la couverture n’aura jamais servi. Je m’endors. Quel bonheur de ne pas avoir de ronfleurs 🙂
Jour 4 (15km/350m D+)
Trace de ski de Très le Crêt (Lajoux) > le Berbois
Il a neigeoté 3 flocons au m², le temps est gris mais pas si froid que ça, ni venté. On récupère la GTJ qui passe juste au dessus du gîte et qui s’enfonce dans une belle forêt. La trace suit le GR509 et on s’imagine, avec Jack, en mode VTT. Petit « monotrace » joueur entre les arbres, juste comme il faut. On rejoint assez rapidement une crête assez dégarnie que l’on courtise un moment puis on plonge pour rejoindre la piste de skating à la Simard. S’ensuit un cheminement magnifique avec les Monts du Jura à main gauche, monts enneigés ou parfois déplumés, soufflés ou chaque ravine signe la face d’une zébrure couleur brun foncé. Magnifique.
Passage à Boulème puis Bellecombe, joli plateau bien ouvert et propice aux balades de tous styles. D’ailleurs un petit groupe de 4 mamies progresse sur le sentier GTJ à bonne allure. La dernière s’arrête même de temps en temps pour tirer sur sa vapoteuse !
Halte casse-croûte aux Trois Cheminées, à l’abri d’une grande maison. Il fait un peu frais et la membrane Gortex est sortie du sac. On repart pour 15′ afin d’atteindre le gîte de la Guienette pour une boisson chaude. Pas bon marché ce gîte, un peu cher pour 4 chocolats, 1 grand café et son bout de tarte à partager en 5 !
Le soleil généreux nous permet de repartir heureux. On traverse la route enneigée pour remonter facilement sur le col des Salettes via Chez les Sourds (même pas la peine de les appeler, eux 🙂 ). Belle descente ensuite dans une neige souple où l’on croise un groupe en raquettes. Échange cordial sur la région, le mode de déplacement et le leader du groupe de nous annoncer « Eh les gars, pour le Berbois c’est à gauche, hein. Si vous continuez à droite, vous bouclez sur Bellecombe ». Il a véritablement raison le monsieur car, dans un élan commun, nous allions continuer sur cette belle trace skiante et revenir sur nos pas (d’patineurs). Allez il reste 3.5km pour arriver au gîte et ce serait dommage de faire du rab. En tous cas, très bel itinéraire vallonné et forestier ensuite qui permet d’atteindre une crête finale assez raide mais skiante qui plonge droit sur « le Berbois ». Comme on n’est pas des non-plus et ben, on discute avec tout le monde, et les fondeurs, arrêtés pour récupération, sont nos proies faciles 🙂 Sympa ces 3 gars au carrefour du gîte avec ce jeune, taillé façon gaufrette, en pôle position pour la course de skating du lendemain.
On investit le gîte « le Berbois » et Laurence est étonnée de nous voir. C’est vrai que je ne l’ai pas rappelé la veille pour confirmer et en plus elle n’a pas reçu mon chèque de réservation. Pas grave, on devait dormir dans le tipi en pleine nature, elle nous réserve le dortoir de 16 où nous serons que nous 5 à squatter. Spacieux et chaleureux comme hébergement. On s’évertue à combler le moindre endroit chauffé pour étendre nos affaires de la journée. Il va bien falloir réfléchir demain matin pour savoir où l’on a semé nos affaires, histoire de ne rien oublier où, au mieux, pour éviter de remonter qqs centaines de mètres en faisant demi-tour pour les récupérer quand, pour une fois, la petite lueur d’esprit viendra titiller notre seul neurone (cérébral) en place – Ah merde, j’ai laissé ma serviette 🙂
Bonne douche réparatrice et affaires propres et chaudes. J’ai même mon déo sprays au gaz à effet de serre pour sentir masculin, on ne va quand même pas se déodorer à l’eau claire 🙂
On passe à table avec un apéro bière. Le bourguignon carottes râpées larges en tagliatelle et timbale de riz va nous caler pour la nuit. Encore une bonne table chez Laurence. Une fois repus, on ne tarde pas trop car Jack a ses séries à regarder sur l’iPhone et moi, j’ai du sommeil à récupérer depuis toutes ces années 🙂
Jour 5 (16km/300m D+)
Trace de ski du gîte le Berbois > Giron
Bonne nuit sans bruit, ni trompettes. Jéricho avait du baisser le rideau 🙂
Le petit déj est à 8h30 mais on sent l’impatience des étalons (qui est le maître?) dans la chambrée car on scrute nos montres sans arrêts et du coup, les sacs sont presque prêts et bien rangés. Bruno a colmaté sa brèche et Gilles est allé poser sa … (prose). Ça risque donc de nous faire un départ sans attente après le petit déj. Enfin ! 🙂
Allez go, c’est l’heure. Rien à redire sur ce brunch matinal et sa valse de confiture. On se cale l’estomac avec délicatesse mais sans vitesse. S’agit pas de faire une fausse route et de filer la Manœuvre à Heimlich, hein Gillou 🙂
Sinon c’est là que l’on s’aperçoit que plus personne n’a faim quand la table est vide (proverbe d’un endroit inconnu du public au Sahel) parce que tout le monde est remonté dans la chambre, récupérer ses affaires. On claque la bise à Laurence en lui laissant quelques billets et on affronte le vent froid et la basse température d’un matin Jurassien. D’ailleurs, il fait aussi froid en Jurassien qu’en Jura Suisse, dirait un autochtone bien barbu avec sa pipe de St Claude chargée au tabac d’une vieille Gitane papier maïs qui pue.
Revenons dans le factuel, un peu de piste vallonnée à tendance descendante pour rejoindre la Pesse. Halte à la Superette pour les courses du midi. Tout va bien dans le meilleur des mondes, on aura même des bananes à manger, pourtant ce n’était pas gagné, on a faillit être au régime !
On rejoint une belle trace qui évite pas mal de zones humides et petites tourbières, le long de la route avec des franchissements de ruisseaux profonds grâce à des ponts suffisamment sécuritaires pour s’engager ou alors carrément le bastaing, avec sa face gelée, juste à la largeur d’un ski (ça va les miens font 60mm au patin 🙂 ) à franchir en mode équilibriste. D’ailleurs c’est marrant comme tes potes t’aiment bien. Ils t’attendent, heureux, un zeste narquois ? mais de l’autre côté avec dans une main la caméra, prête à immortaliser la dérobade fatale du bastaing qui te plongera inévitablement les fesses et le reste dans le ruisseau juste revenu de sa gelée nocturne. Quelle bande de pignoufs ces 4 là. 🙂
On continue notre périple sur de beaux tronçons et, au sortir de la forêt, on freine dans la Combe d’Évuaz et on se cale plein Sud contre le mur d’une ancienne école. C’est l’heure du repas. Pain de mie, jambon, fromage du cru, mandarine, banane. Même le café pour certains 🙂
On suit ensuite une belle route/piste à flanc de falaise, nommée la Combe Bandit puis du sommet part une jolie trace rapide et agréable arrivant au Belvédère de la Roche Fauconnière (GRP-Grand Tour de la Valserine). On se fait un groupetto car la suite descend franchement pour arriver à Giron. Comme on en avait pas assez avec Jack, on finit la GTJ raquettes et on laisse le final en piste de skating pour les autres.
Il faut savoir que depuis le gîte, une chienne Border Collie nous a suivi, jouant avec nous, dans les traces, devant, derrière… on l’a aussi nourri au repas avec les restes et à l’arrivée, Bébert et Gilles l’ont emmené au foyer de ski de fond. Le N° de téléphone sur son médaillon a permis d’appeler le propriétaire qui apparemment est bien habitué à ces fugues et ça lui permet même, de venir boire un coup, en récupérant sa chienne. De là à dire qu’il laisse divaguer son chien juste pour s’en mettre quelques uns dans le cornet, on pourrait le croire mais on n’est pas langue de putes 🙂
En bilan | très beau parcours, facile et bien balisé (sauf pour sortir des Rousses), très prisé par les randonneurs (raquette, SRN, skating/fond), difficilement possible en périodes de vacances scolaires où alors il faut s’y prendre à l’avance mais avec l’incertitude de l’enneigement.
Côté matériel | évitez les skis de rando pour plusieurs raisons: le poids, l’utilisation des peaux en permanence, les longs segments de faux plats usant. Privilégier le SRN avec de bonnes écailles (utilisation des peaux dans les montées rudes ou neige dure) ou raquettes à condition que tout le groupe le soit sinon les temps d’attente sont ingérables. Un sac de 30/40L suffit sauf si vous optez pour l’acheminement des affaires par taxi sherpa. Prévoyez des affaires chaudes de rechange sur le parcours car la renommée de Mouthe n’est pas usurpée et par extension, idem pour tout le massif du Jura.
Stats | 94km/1910m D+
Pour conclure, merci de m’avoir supporté, je m’auto-congratule de vous avoir supporté aussi et bravo d’avoir eu la patience de lire jusqu’au bout ;@)
Déjà prêt, au sens littéral entre autre, pour la prochaine bambée. Restez comme vous êtes.
Mot de passe Vimeo : vario
Le parcours en 3D :
La trace GPX complète :