Rendez-vous pris avec Yann, Christophe et Gilles pour 4 jours dans le Val d’Aoste du Vendredi 6 au Lundi 9 Septembre 2019.
On se rejoint à Aymavilles dans la vallée pour laisser la TT de Yann au parking. On loge pendant 2 jours à l’Ostello La Mine, bâtiment ressemblant étrangement à Valcolor. En tous cas, son utilisation et services sont les mêmes. Soirée bières Pizza, histoire de raconter les dernières news de chacun. La nuit est étoilée. La chambre des 4 sera secouée par les ronflements des uns et des autres. Moi, je ne m’entends pas, je porte les boules Quiès gentiment offertes par Ève.

Réveil à 7h pour le petit déj (léger) et un départ à 7h30. La boucle prévue via le Colle dell’Invergneux est compromise. En cause, une météo exécrable, les sommets bouchés et il a neigé à partir de 2500m.
On charge la cape de pluie dans le sac et c’est parti pour une bouclette autour de Cogne. On monte la route de Gimillan pour retrouver une piste qui monte. La pluie devient plus présente. On rattrape le sentier 3C qui surplombe la vallée. Joli balcon qui déroule gentiment avec quelques blocs et racines et qui rejoint le sentier 3D descendant tout en épingles sur le village. Revêtement un peu glissant et boueux, avec 2 traversées de pont en bois…
On continue par un sentier qui coupe la route, pas toujours bien roulant à cause de blocs de pierre humides et glissants. On rejoint l’Ostello et on passe rapidement à la douche. On s’habille chaudement et on file en ville pour s’attabler à la Licone. Le restaurateur hyper aimable nous installe dehors sous le chauffage rayonnant et nous fourni des couvertures pour couvrir nos petites jambes, frêles et surtout frileuses. Des filles on dirait :-).
On se balade en ville, en touriste et on finit par remonter à l’Ostello. Petite pause sieste et il est l’heure de passer à table, on a soif. Bon repas cordon bleue ou saucisses polenta. On règle le gîte et on a droit à la rasade de génépi. Impeccable comme somnifère.
Nuit agréable, on scie encore du bois, surtout lui … 🙂

Réveil ce samedi, le temps n’est pas tant pire. Il ne pleut pas et les nuages ne sont pas plus menaçant que ça. Vaut mieux pas car on doit passer le col du Loson à 3299m. Déjà qu’il a neigé hier, suffirait pas d’en remettre une couche. Pour la touche boulet, Yann a oublié ses chaussures de vélo et c’est en baskets qu’il va affronter la montagne. La route jusqu’à Valnontey nous réchauffe et on quittera une couche avant d’attaquer la montée. Superbe cheminement dans les barres rocheuses avec un chemin muletier magnifique. Après quelques petites portions sur le vélo (beaucoup plus pour Gilles), on arrive au refuge Vittorio Sella à 2580m. Petit café autour du poêle à bois et on remet une couche pour repartir à l’assaut des 710m restant. Un peu de roulage (beaucoup plus pour Gilles) et du portage. La neige fait son apparition vers 2700m mais ne gène en rien la progression car assez compacte et souvent fondue en plein sentier. Les 300m sous le col par contre demandent de l’attention car la pente se raidit et la neige est plus présente. Dans les coins protégés et dénués de neige, le génépi nous fait de l’œil et c’est avec plaisir qu’on lui donne un coup de main.
A la place du névé rencontré en 2016 trône un abri avec couvertures, eaux et bières. Certainement pour le TOR 2019. On se regroupe pour passer la portion exposée et on constate, comme nous l’avait précisé la gardienne du Vittorio Sella que les cordes de la main courante sont neuves. On redouble de prudence mais on est quand même dans une situation improbable si on considère les conditions météo de la veille. Dernier raidillon et on sort au col. Heureux. On échange quelques mots avec des randonneurs belges, on déglutit une barre énergétique, on remet 2 couches de vêtement (il neigeote et ça caille). On ne tarde pas car le froid annihile toutes les sensations et on va en avoir besoin. La portion sommitale T4/T5, difficilement roulante habituellement, le sera encore plus avec la couche de neige, plus présente et compacte sur ce versant. Vers 3100m, on remonte sur les vélos, virages, freinages pour remettre les cailloux en place. Ensuite le sentier déroule ses virages avec sa fluidité naturelle. Jamais trop technique, jamais raide. Un joyau pour le vtt. Les renvois d’eau serait même joueurs sauf que Yann bute dans le plus haut et s’envole en OTB par delà son vtt. Aïe, une bonne foulure de la main et un enfoncement au niveau du thorax en roulant sur une pierre en contre-bas du sentier. On s’affaire autour de lui et en guerrier, il remonte sur le vélo, tant que les muscles sont chauds, pour faire une halte 300m plus bas. Juste avant, on admire la population de chamois qui paissent en toute tranquillité.
A Lévionaz, on fait le point pour savoir s’il peut continuer ou pas. On prend la décision avec Gilles d’aller chercher la voiture de Yann à Aymavilles et de remonter à l’auberge Gran Paradisio à le Bruil. Un bandage et quelques anti-inflammatoires plus tard, il a repris le sourire mais nous annonce qu’il ne continue pas. Il a quand même mal aux côtes et au petit doigt. Merde, la tuile 🙁
Le bon repas, charcuterie, saucisse polenta, bières et mousse à la fraise sera accompagné de bières et d’un génépi pour faire couler. Du coup, il est temps d’aller se coucher. Notre chanteur des temps modernes nous fredonne « bleu, blanc, blond » la journée pendant que le mien se remet à scier du bois. Pas grave, Ève m’a fait un joli cadeau. Allez bonne nuit.

Réveil par le couple de marins endimanchés, nous on n’était pas pressé avec Gilles, le Taou Blanc doit être tout blanc. Tu penses, le sommet à 3430m, ce doit être la banquise là haut.
Petit déj nettement mieux qu’à Cogne. On se claque la bise (Bouhhhh) après avoir charger la TT. Yann et son chauffeur rentre sur Grenoble et ses urgences (radio de la main- rien de grave juste un trauma – Ouf).
Départ de Breuil pour la piste qui permet de rejoindre le sentier montant sur le plateau de Meyes via les ruines inférieures et supérieures. Portage intégrale mais la vue et le panorama se dégage au fur et à mesure. Les sommets du Grand Paradis et satellites sont encore embrumés mais côté Entrelor on se régale. Roulage excellent sur le plateau et on continue sur Pian Borgnoz avec un sentier en balcon aux petits oignons. Population de chamois en contre-bas qui nous calculent même pas. Le bout de piste nous amène au refuge Savoia. Un panini plus tard, on repart, délestés de quelques affaires laissées dans la chambre, en direction du Col Leynir. Le Taou Blanc est bouché, tout comme le ciel d’ailleurs. Le vent, fort et froid n’aide pas à progresser sereinement. Le grésil qui tombe maintenant nous gifle la figure et mis à part une atmosphère aux couleurs automnales, rien ne pourrait nous retenir de rentrer. Sauf que, pour demain, on va chercher à voir comment se passe le début d’itinéraire en portage pour monter au col di Nivoletta. Un peu de free ride en bordure de lac et on retrouve un beau sentier qui depuis un piédestal permet de comprendre par où passe cet itinéraire de montée. On aperçoit même 2 vététistes qui en descendent. On les rejoint facilement à la bifurcation et on demande au couple s’il a descendu le versant Est. La réponse est affirmative et ils nous conforte dans l’idée que 70% sont même roulant. Cool, comme nous on va le faire en montée, y’a pas de lézards alors. On les laisse se reposer au bord du lac encerclé par les linaigrettes et on reprend le sentier, bien joueur, pour rentrer au refuge. Le vent et le froid ont eu raison de nous. Et puis, la journée, c’est demain que cela se passe. Douche, sieste, petit apéro et à 19h à table pour un bon repas assez copieux. A 21h, on dort presque. Le groupe de randonneurs bruyant fait savoir qu’il va se coucher. Ça ricane même comme au théâtre de Bouvard. Comme quoi!
Mon musicien n’a pas encore entamé sa gamme …. ni moi, la mienne d’ailleurs 🙂

Réveil par le groupe toujours bruyant (belges, français, suisses) qui ne doit pas savoir composer le verbe murmurer. Ils sont sympas, soit, mais un peu dénué de civisme. Pas grave, il faut beau, froid et il a gelé cette nuit. La selle de Gilles en assure. Petit déj vite englouti car on est un peu excité et pressé de partir avec Gilles pour en découdre avec ce col di Nivoletta. On roule le sentier de la veille à l’envers pour atteindre la cheminée qui marque le début du portage jusqu’à 2850m. La face Est du col est ensoleillée et les couleurs matinales nous émerveillent comme à chaque fois. Que c’est bon de se retrouver dans ce type d’atmosphère. Dommage pour nos 2 amis avec qui ont aurait du partager ces moments.
On enlève une couche car on est au soleil depuis un petit moment, sans vent et le portage commence. Joli sentier de terre qui zigzague dans un alpage puis remonte au pied d’une belle portion rocheuse en falaise. La trace suit des veines puis 3 longueurs de main courante permettent de sortir du bordel. Un peu handicapé avec des ampoules au talon et ma cheville gauche encore raide, Gilles va récupérer mon vélo pour que je puisse assurer ma sortie en toute sécurité. Expo 4 précédemment, il s’agit de ne pas tomber.
A partir du dôme herbeux, on remonte sur les vélos pour pratiquement rouler jusqu’à la traversée du pierrier. Ambiance alpine avec un cirque rocheux jaune orangé à droite qui ceinture la Punta Grand Vaudala (3272m) et le blanc glacier de Baseï (3338m), plus au Sud. Entre les 2, le vrai faux col di Nivoletta que l’on atteint vers 10h30 après avoir remonté des dalles et traversé un bout du glacier en neige.
On prend le temps de vivre au col, pause glucide et photos, panoramas et souvenirs de Gilles sur ses courses à skis depuis Val d’Isère ou depuis Rhêmes Notre Dame. C’est le genre d’endroit et de situation qui nous rend humble, détaché de tous les tracas de la vie. On oublierai même que l’on vit avec d’autres humains. Mais pas comme nous.
Il est temps de reprendre le vélo et de valider le vrai col di Nivoletta (3130m), 50m plus bas du gigantesque cairn. On trouve la trace qui descend versant ouest, pas toujours roulante et on finit pas rejoindre une trace qui roule pratiquement à 100% dans un pierrier aux multiples challenges. L’alpage apparaît avec un monotrace qui demande de l’attention car pas mal de blocs font obstacles. Comme dit l’adage, il vaut mieux franchir l’obstacle que de le contourner. Et c’est ce que l’on fait. Avec réussite. Mais pas toujours.
Une petite cueillette de génépi avant de rejoindre le refuge Benevolo où l’on va déguster une assiette de charcuterie/fromage du cru pour midi. On se donne une arrivée maxi à 16h à la voiture et un rapide calcul me confirme que l’on aura pas le temps d’aller chercher la fin du col Leynir. Donc ce sera le sentier qui évite la piste de montée depuis Thumel puis l’excellente rive droite de la Droire de Rhêmes. Le final est joueur et tournicotant comme pas possible. Un truc à 5 étoiles. Depuis Rhêmes Notre Dame on prend la route pour descendre à donf (70km/h en pointe, ça aurait plu à nos 2 champions cyclistes 🙂 ) puis à Rhêmes St Georges, on prend à droite une piste barrée au début indiquant des travaux de déblaiement (fallait traduire !). On se dit que même en vélo, on peut toujours porter dans une forêt de mikado donc on passe quand même et on a bien fait car le chablis était presque tout nettoyé. La piste rapide fait suite à un joli chemin en balcon et de niveau, ce qui nous permet de rejoindre Chevrère rapidement et son bout de route, court mais hyper raide. Une autre piste, tout aussi rapide nous dépose à Champleval Dessus, début de la dernière descente, typé enduro et chemin muletier où tu te dis que tu vas y laisser des crampons tellement les lauzes sont rugueuses. De beaux virages terreux, des marches, de la fluidité dans du cassant, du technique trialisant, rien de tel en somme pour finir une belle sortie et un petit périple de 4 jours.
Mitigé par la météo mais pas par les sentiers et chemins roulés. Jamais.
Pour paraphraser Biblio (un vttourien) « Après nous dans l’absolu, on se contente et trouve plaisir un peu dans tout« .

Bon les gars, on prend rendez-vous pour la prochaine ?

 

Blanc, Bleu, Blond Parcours :

2 Responses

  1. Joli raid Leded, de beaux souvenir le Col Loson, Il y a toujours la belle italienne au refuge.
    Dommage pour la météo mais les sommets enneigés sont magnifiques.

    Bizzz

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